• 1861 – Georges Méliès naît à Paris, 3e arrondissement, le 8 décembre. Son père est un riche industriel de la chaussure, sa fabrique est située près de la porte Saint Martin. Sa mère est la fille du bottier de la reine de Hollande.
  • 1880 – Pendant ses études au lycée Louis le Grand à Paris il manifeste des dons certains pour le dessin et la peinture. Il obtient son baccalauréat en 1880 puis intègre l’entreprise familiale après avoir effectué son service militaire.
  • 1884 – Envoyé à Londres par son père pour être formé aux métiers de la vente et apprendre l’anglais, il en profite pour devenir prestidigitateur en fréquentant un théâtre de magie très réputé. Il noue des relations parmi les artistes et professionnels du spectacle.
  • 1885 – Il épouse Eugénie Génin, riche héritière dont il aura deux enfants.
  • 1886 – Il se produit comme illusionniste au Musée Grévin et à la Galerie Vivienne sous le pseudonyme du Docteur Mélius.
  • 1888 – Naissance de sa fille Georgette qui le secondera plus tard comme opératrice de cinéma puis directrice de théâtre. Grâce à la donation que lui a faite son père, il reprend en juillet le bail et le fonds du théâtre de magie Robert-Houdin et en assure la direction. Ce petit théâtre est situé 8 boulevard des Italiens. La donation comprend aussi une propriété à Montreuil sous bois près de Paris.
  • 1889-1890 – Tout en créant ou en modernisant des spectacles de magie dans son théâtre, il réalise des caricatures politiques dans un journal fondé par son cousin Adolphe Méliès. Cet hebdomadaire, La Griffe, dirigé contre le général Boulanger qui prépare un coup d’état en France, disparaît après l’échec de ce dernier.
  • 1891 – Il fonde l’académie de Prestidigitation qui donne un statut aux illusionnistes, considérés auparavant par les autorités comme des nomades ou des colporteurs.
  • 1895 – Les frères Lumière, inventeurs du Cinématographe, donnent leur première représentation publique le 28 décembre au Grand Café, proche du théâtre Robert-Houdin. Georges Méliès y est convié par leur père, Antoine Lumière, photographe qu’il connaît bien.
  • 1896 – Il s’approprie cette invention scientifique dans l’intention de compléter les spectacles d’illusion du théâtre Robert Houdin. Ayant fabriqué son propre appareil de prise de vues, le Kinetograph, il réalise ses premiers tournages dès le mois d’avril. Une première version (il y en aura 17) de sa marque Star Film, l’étoile noire, est déposée[1].
  • Son premier film à truc (par arrêt de caméra) Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin est produit cette année-là. Au fil des ans, il inventera tous les trucages de cinéma dénommés maintenant « effets spéciaux ».
  • 1897 – D’après ses propres plans, il fait construire l’Atelier A dans le potager de sa propriété de Montreuil-sous-Bois : c’est le premier studio au monde entièrement dédié au cinéma avec tous les équipements nécessaires.
  • 1899 – Il tourne, en « Actualité reconstituée », une série de 11 vues politiquement engagées concernant l’affaire Dreyfus. Il y interprète le rôle d’un des avocats du capitaine Dreyfus, Maître Labori.
  • 1901 – Naissance de son fils André qui figurera comme Georgette dans quelques films de Méliès et qui fera carrière dans l’opéra, l’opérette et le cinéma. Il incarnera son père dans Le Grand Méliès, un film de Georges Franju.
  • 1902 – Le film Voyage dans la Lune connaît un succès mondial et est largement piraté aux États-Unis. Georges Méliès y envoie son frère Gaston pour défendre ses intérêts et s’implanter sur le marché américain. Plus tard, Gaston réalisera ses propres films.
  • 1904 – Georges Méliès fonde la Chambre syndicale de la prestidigitation dont il assume la présidence jusqu’à sa mort.
  • 1907 – Un an avant la création du « Film d’Art » en France, il publie un texte fondamental qui élève le cinématographe (essentiellement forain à cette époque) au rang d’un art, dans lequel il expose sa conception esthétique et sa pratique des « vues animées ». Ce texte de 30 pages, illustré de photographies, paraît dans l’Annuaire général et international de la photographie.
  • 1907-1908 – Admis en 1907 dans le premier cartel constitué par Edison pour contrôler la production américaine qui devient une industrie, il est obligé d’augmenter sa production. Durant l’hiver 1907-1908 il fait construire à cet effet l’atelier B (second studio) afin de pouvoir tourner deux films en parallèle.
  • 1909 – Il préside le congrès international des éditeurs de films qui se tient à Paris.
  • 1912 – Il tourne son dernier film Le Voyage de la famille Bourrichon. Entre 1896 et 1912 il a tourné 520 films dont il a été producteur, distributeur, scénariste, décorateur, metteur en scène, acteur principal. Ses derniers films ne rencontrent pas le succès escompté face à la concurrence des jeunes cinéastes et à leur modernité. N’ayant jamais créé de société, il a toujours investi ses fonds propres et sa situation financière est devenue critique.
  • 1913 – Au décès de sa femme, il ferme définitivement ses deux studios. La diffusion de ses films aux États-Unis ainsi que ceux réalisés par son frère Gaston, va lui assurer des revenus alors que le théâtre Robert-Houdin, comme tous les théâtres, fermera en 1914 pour cause de guerre.
  • 1917-1922 – Il transforme l’Atelier B (second studio) qui devient le théâtre des Variétés artistiques, dirigé par sa fille Georgette. Il va y interpréter plus de cent rôles divers en compagnie de son fils et de sa fille, ainsi que d’autres comédiens et artistes lyriques.
  • 1923 – Ruiné mais non failli, Georges Méliès quitte sa propriété de Montreuil qui est vendue pour payer ses dettes. La même année, le théâtre Robert-Houdin, qu’il a toujours continué de diriger jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, est démoli après une expropriation pour prolonger le boulevard Haussmann.
  • 1925 – Georges Méliès se remarie avec Jehanne d’Alcy (madame veuve Manieux), une de ses anciennes artistes du théâtre Robert-Houdin puis du cinématographe. Elle est maintenant gérante d’un magasin de jouets et de confiseries dans le hall de la gare Montparnasse. C’est là qu’après une longue période d’oubli, des journalistes vont le découvrir marchand de jouets.
  • 1929 – Georges Méliès est mis à l’honneur au cours d’un gala organisé en décembre à la salle Pleyel à Paris.
  • 1931 – Louis Lumière lui remet la croix de la Légion d’honneur.
  • 1932 – La France traversant une grave crise économique, la boutique de jouets n’est plus rentable. Georges Méliès, sa femme et sa petite fille Madeleine sont accueillis au château d’Orly, propriété de la Mutuelle du Cinéma.
  • 1938 – Le 21 janvier, Georges Méliès meurt à Paris.

Note

[1] Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, la Star Film n’est pas une société mais une marque déposée. Georges Méliès n’a pas constitué de société, il réalise ses vues animées avec ses capitaux personnels.